jeudi 16 février 2012

Vivre avec Dieu au jour le jour

Vivre avec Dieu, c'est d'abord vivre avec le Fils incarné, Jésus-Christ. Donc c'est vivre d'abord avec un homme, qui a des réactions masculines et sa personnalité bien différente de la mienne. Un homme qui est Dieu et dont l'amour vient lire en moi comme dans un livre ouvert parce que je ne garde farouchement pour moi aucune de mes pensées, comme tout humain peut le faire. Mes cris de joie, mes chants de fête, mes coups de gueule, mes critiques violentes, mes désirs, mes volontés, mes idées, mes reproches, mes rigolades… Amour plein, non fusionnel.
Je n'ai pas besoin d'admirer une fleur pour penser à Lui comme le recommandent les bons auteurs! Mais je Lui demande, par exemple, de me rappeler telle chose à faire parce que je ne peux pas momentanément la marquer quelque part. Comme Il sait que ma mémoire qui n'a jamais été bonne, n'a pas été améliorée avec l'âge, Il me le remet en mémoire au moment voulu. D'autant que souvent c'est une action à faire pour Lui.
L'autre jour, je cible une poste comme but de promenade en passant par le jardin public. Cela fait des années que je ne suis pas venue dans ce quartier qui a changé de visage. Au bout de la rue, une petite voiture jaune qui va se garer… Je Le remercie, car je sais que c'est Lui qui me manifeste ainsi sa tendresse d'homme bien aidée par sa nature divine. Des attentions de Jésus, un livre, un gros livre n'y suffirait pas, nous ne nous quittons pas, par la Prière de Jésus chère aux ermites du désert. Je l'ai dit déjà, Jésus prend soin de moi comme Il a pris soin de Marie quand elle était devenue âgée.
Quand ma dernière chienne est partie, je Lui ai demandé de m'aider à faire disparaître toute trace des chiens qui m'avaient accompagnée ici ces 15 dernières années. Pour cela j'avais impérativement besoin de mes deux bras pour décrocher du plafond de la resserre, les sièges de voiture retirés pour laisser place à une vaste cage. Pour 5/6 chiens de petite taille. Mon bras droit, abimé en 2005 ne peut pas monter plus haut que l'équerre et depuis 2008 ma chute sur cette épaule avec en prime l'agression de ma voisine, ne me sert presque pas, surtout pas pour dire bonjour puisque il reste collé au corps. Aucun problème, j'ai décroché et posé par terre les sièges avec mes deux bras. «Il est fragile« m'a-t-Il dit. Pas fait pour porter des charges lourdes, mais il est aussi performant que le bras gauche, bien content de ne plus tout faire!
J'ai arthrose, arthrite et tendinite à répétition et je les supporte, mais si j'ai un problème, je sais qu'Il est là, comme Il a été là pendant les 4 ans du harcèlement de ma voisine.
Il y a un échange permanent entre Lui et moi, et moi et Lui. Un compagnon amoureux très présent avec qui je peux échanger des paroles. Il m'indique quel travail Il me demande de faire, comme cet article sur le blog, et m'aide à le faire (je tape ce soir presque sans erreurs!) Un respect plein d'adoration de ma part et une relation toujours voulue, pas parfaite bien sûr, mais solide, avec un désir constant de m'efforcer de Lui plaire. Quelques brouilles passagères comme pour tous les couples car nous n'avons pas le même tempérament, qu'Il me pardonne. Homme-Dieu, Il me conseille, me dirige, Il m'aime!

lundi 6 février 2012

Le pourquoi de la souffrance, même explication, deux formulations différentes

Comme Romano Guardini (théologien allemand réputé) et moi nous avons le même Dieu, si nous avons des formulations différentes, les idées viennent de la même source!

Voici ce que j'ai écrit le 5/2/12 dans un post au groupe des soins palliatifs de FB

Pourquoi le foetus sort de l'utérus et devient un bébé? Parce que la mère lui inflige la souffrance de l'expulsion. A-t-il envie de sortir? Non. Il est bien et ne peut imaginer ce qu'il va trouver: une vie bien meilleure car autonome. On ne peut pas lui expliquer. Les émistes qui ont eu l'expérience de la NDE sont là pour témoigner d'une vie bien meilleure. La souffrance sur terre est là pour y faire réfléchir. Tant que les humains n'auront pas tous compris, la souffrance devra exister.

Et de Romano Guardini ce texte publié dans le Magnificat au 6/2 et que je lis aujourd'hui

Pour le Christ qu'est-ce que guérir?
On a dit de Jésus, qu'il était l'ami des hommes, le philanthrope plein de bonté! Notre temps a une prédilection pour les œuvres sociales et caritatives; il a donc voulu voir en Jésus le grand réformateur social, voyant les misères des hommes et cherchant à les soulager. Mais cette vue est fausse. Jésus est plein de charité assurément. Il compatit aux souffrances humaines. Le cœur Lui en fait mal, au point que les Evangiles qui mentionnent si rarement les émotions de leurs personnages, disent: > Il vit une grande multitude et Il en eut compassion, parce qu'ils étaient comme des brebis sans pasteur < (Mc 6,34) Néanmoins, Jésus n'est pas seulement une nature charitable, un grand cœur, un homme social bien doué, poursuivant et soulageant la souffrance humaine, voyant les abus et cherchant à y porter remède, se révoltant contre les différences de classes et bataillant pour la justice. C'est que pour Lui la souffrance est beaucoup plus profonde, affectant les racines mêmes de l'existence, s'identifiant avec le péché et l'éloignement de Dieu. Il la voit trop, dans l'existence humaine, comme un point d'insertion, au moins possible, une ouverture du coté de Dieu; comme une suite du péché, mais aussi comme un moyen de purification et un chemin du retour; cette idée est exprimée clairement par les paroles de Jésus sur la nécessité de Le suivre en portant sa croix (Mt 16,24)