vendredi 7 septembre 2012

Mais si, Dieu est tout puissant !


        J'ai vécu 50 ans avec des chiens, beaucoup de chiens, presque tous nés chez moi.  J'ai fait le maximum pour qu'ils soient heureux et j'ai refusé de vendre un chiot chaque fois que j'estimais que l'acheteur ne saurait pas le rendre heureux. Pour eux j'étais dieu tout puissant. Heureux dans la liberté que je leur laissais, car ils ne cherchaient pas autre chose. Ils m'ont aimée. Mais chez un chien, l'amour qu'il donne, la liberté dont il peut profiter, sont ajustés à sa capacité de compréhension, de satisfactions matérielles et émotionnelles. Un être humain ne désire-t-il pas plus? On peut regretter que l'univers comporte des créatures d'un niveau plus élevé que le chien, le singe ou le dauphin càd reprocher à Dieu d'avoir créé les humains. Mais celui qui Lui fait ce reproche, ne peut le formuler que parce qu'il est humain!
     Un humain a le droit de faire des reproches à Dieu parce qu'il a reçu de Lui la liberté et la capacité de s'en servir, la liberté de choisir qui aimer d'un amour qui n'a aucune mesure avec l'amour que donne un chien. Il peut dire à Dieu: « Si Tu es bon et tout puissant, pourquoi as-Tu créé un monde dont les structures sont faites de telle sorte que des êtres doivent subir des souffrances indicibles « (compte-rendu de «Dio el dolore« de Armin Kreiner, bulletin du Centre Sèvres)
     L'humain met cette liberté en jachère tant que son univers le laisse au niveau du chien, de ses satisfactions matérielles, émotionnelles et cognitives. Quand en bouge-t-il? Uniquement lorsqu'un mal le fait souffrir. C'est alors qu'il découvre qu'il est humain et non pas chien et qu'il est créé pour un bonheur qui n'a aucune mesure avec celui du chien. Qu'il est créé pour connaître Dieu, L'aimer, Le rencontrer, vivre avec Lui.
     Les trois rencontres, inouïes, que j'ai faites avec Lui, et aussi la « prière de feu «, notre destinée, qu'Il m'a donnée à connaître comme à d'autres mystiques, sont expériences phares pour tous. Mais l'humain doit se tourner librement vers Dieu. Alors sa toute puissance a fait un univers pas terminé, non seulement pour que les humains le terminent (point de vue juif), mais aussi pour que par endroits, par moments, il fonctionne de travers et occasionne une souffrance matérielle avec ses conséquences émotionnelles. Les "méchants" de la Bible se chargeant d'en rajouter. L'épisode du déluge dans la Bible nous décrit notre tentation de voir Dieu supprimer tous ces "méchants" càd tous les humains, sauf un seul, Son Fils!
    Cependant aucun humain n'a la possibilité de souffrir assez pour que son intérieur devienne capable d'approcher la pureté de Dieu, le but ultime de sa création (voir l'article précédent). Jésus, par sa mort sur la croix, est venu prendre la plus grande part de cette souffrance. L'expression entendue: «J'ai donné telle goutte de sang pour toi « n'est qu'une incitation à réfléchir. La rédemption est collective. Jésus ne peut assumer la plus grande partie de la souffrance nécessaire à nos conversions que s'Il le fait collectivement, pour un peuple, le peuple de tous les humains. Il "paye" pour nous (voir le mot rançon chez St Paul et l'article du 7/03/12). De même, notre part de souffrance est collective. Chacun ensuite, individuellement (ce que refuse le Rabbin Jacob Neussner) peut s'accrocher, par une décision libre, au peuple des humains sauvés, au Royaume de Dieu. Notre époque est tellement individualiste que nous refusons cette vue collective que Dieu a expliquée dès Abraham: ce n'était pas un homme seul mais un clan important qu'Il a choisi. Tout paysan sait que la pluie arrose collectivement!
     L'amour du prochain, càd la recherche de l'atténuation de la souffrance d'autrui, est là pour corriger les effets du mal sur toute créature dotée de sensibilité émotionnelle. Loi aussi importante que l'amour de Dieu car c'est cette Loi qui perfectionne la création que Dieu tout puissant a volontairement laissée imparfaite, pour qu'en l'accomplissant nous puissions nous accrocher à Jésus, seul capable de nous acheminer vers la vie dans la Trinité. Amour du prochain qui donne aussi le courage de s'offrir pour participer à la Rédemption:
« C'est la pensée fondamentale de toute vie religieuse, mais surtout de la vie du Carmel d'intercéder pour les pécheurs par une souffrance volontaire et joyeuse, et de participer ainsi à la rédemption de l'humanité « (Edith Stein, Ste Thérèse Bénédicte de la Croix)

ajout du 4/11/12


  Nous appelons «mal« tout ce qui cause de la souffrance, mais il faut distinguer la souffrance causée par le mal qui est toujours porté par l'humain, et celle due à la création non terminée. En Luc 13,1-5: Pilate au plaisir cruel et les bâtisseurs de Siloé qui ont rogné sur la solidité de la construction, sont bien les auteurs de la souffrance provoquée. Jésus en tire une conclusion spirituelle, inattendue à première vue.
En Jn 9,1-3 disfonctionnement de la création que Jésus va corriger car Il passe par là. A combien d'endroits n'est-Il pas passé? Ces disfonctionnements appellent une correction de notre part, à son exemple, > pour que les œuvres de Dieu s'y manifestent <
   Nous appelons «mal« tout ce qui cause de la souffrance, mais il faut distinguer la souffrance causée par le mal qui est toujours porté par l'humain, et celle due à la création non terminée. En Luc 13,1-5: Pilate au plaisir cruel et les bâtisseurs de Siloé qui ont rogné sur la solidité de la construction, sont bien les auteurs de la souffrance provoquée. Jésus en tire une conclusion spirituelle, inattendue à première vue.
En Jn 9,1-3 disfonctionnement de la création que Jésus va corriger car Il passe par là. A combien d'endroits n'est-Il pas passé? Ces disfonctionnements appellent une correction de notre part, à son exemple, > pour que les œuvres de Dieu s'y manifestent <
   Nous appelons «mal« tout ce qui cause de la souffrance, mais il faut distinguer la souffrance causée par le mal qui est toujours porté par l'humain, et celle due à la création non terminée. En Luc 13,1-5: Pilate au plaisir cruel et les bâtisseurs de Siloé qui ont rogné sur la solidité de la construction, sont bien les auteurs de la souffrance provoquée. Jésus en tire une conclusion spirituelle, inattendue à première vue.
En Jn 9,1-3 disfonctionnement de la création que Jésus va corriger car Il passe par là. A combien d'endroits n'est-Il pas passé? Ces disfonctionnements appellent une correction de notre part, à son exemple, > pour que les œuvres de Dieu s'y manifestent <