Le mot "foi" a deux définitions
« Démarche de l'intelligence à qui une parole ou des signes permettent d'accéder à des réalités qu'on ne voit pas: foi intellectuelle.
Confiance qui s'adresse à une personne "fidèle" et engage l'homme tout entier : foi confiance « (Vocabulaire de théologie biblique X.L.Dufour)
Et foi mystique qui s'appuie sur des réalités vues, perçues, sans équivoque, envoyées par « les deux mains « du Dieu-Trinité, Jésus et l'Esprit Saint. (St Irénée)
Je voudrais illustrer ces trois définitions par une allégorie. Notre intelligence nous fait penser que nous avons Dieu en nous puisqu'Il est Celui qui nous crée en permanence, c'est une démarche intellectuelle.
Foi intellectuelle
Nous avons une rate en nous. Les chirurgiens l'ont dit, mais nous ne l'avons pas vue, cela reste un savoir intellectuel.
Foi confiance
Quand le médecin diagnostique un problème grave à notre rate et qu'une ablation partielle est indispensable, nous prenons conscience de l'existence de notre rate. Nous faisons confiance au médecin et confiance aussi au chirurgien.
Foi mystique
Si on ne nous insensibilise que partiellement pour l'opération nous pouvons voir son déroulement en direct. Quand le chirurgien nous montre le morceau abimé de notre rate, nous avons l'expérience de cet organe qui, au départ, n'avait pour nous qu'une existence intellectuelle.
Nous pouvons alors expliquer notre expérience et situer, pour ceux qui n'ont pas de connaissances médicales, l'endroit où la rate est située etc … Si nos interlocuteurs nous écoutent, ils vont passer de la foi intellectuelle à la foi confiance.
La foi intellectuelle est fragile car elle est à la merci de beaux parleurs. C'est ce qui est arrivé aux Corinthiens que St Paul a rattrapés par le récit de son expérience mystique. Et ils lui ont fait confiance. St Bernard de Clairvaux avait raison de vouloir appuyer l'Eglise sur l'expérience mystique et le développement intellectuel qui s'en suivait. Orientation que les orthodoxes ont gardée.
La foi intellectuelle a été balayée par le siècle des lumières. L'Eglise romaine a retrouvé avec Jean-Paul II l'importance de l'expérience mystique et sans doute va continuer à la prendre en compte.
samedi 26 novembre 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire