A ma sortie du carmel (*), j'ai appris
qu'il fallait parfois se battre pour ramasser les feuilles de salade tombées
des voitures des marchandes de quatre saisons: elles chassaient les clients
clandestins. J'ai aussi appris à économiser beaucoup, vivre de peu, à ne rien
gaspiller, à ne pas user pour ne pas avoir à remplacer l'indispensable dont on
se sert.
Pour pouvoir devenir propriétaire, j'ai logé
deux ans dans une cabane à outils sur «mon« terrain, munie seulement d'une
arrivée d'eau.
J'ai préféré attendre l'âge prévu, 65 ans,
pour le service de la retraite supplémentaire offerte par IBM, indispensable pour
garder ses cadres, et l'obtenir à taux plein. Comme je n'avais commencé à
travailler qu'à 28 ans, le montant des retraites cadres n'était pas, à 58 ans,
l'âge où j'ai pu partir, très élevé. Contrairement à ceux qui ont préféré la
toucher à 60 ans, j'ai une belle retraite, des goûts très simples et un train
de vie très économique.
C'est ainsi qu'on devient riche!
Et j'utilise maintenant un autre moyen.
Après avoir voyagé beaucoup au début de ma retraite, ma vie a basculé. En plus
de quelques bonnes tables dans des régions françaises variées, j'ai visité, la Norvège , Cuba, le Canada, la Belgique et la Hollande , L'Allemagne du
sud et la Suisse ,
le Maroc, la Nouvelle
Calédonie , Tahiti et les Iles Marquises, le Kenya et la Tanzanie , et enfin
Madagascar. Là où le Seigneur m'a cueillie pour le travail qu'Il m'avait
demandé à 26 ans et que j'avais refusé: écrire sur la NDE , en donner sa
signification. Il m'a laissé faire encore un dernier voyage auquel je rêvais
beaucoup: les Galapagos auxquels j'ai joint l'Equateur et le Costa Rica,
proches; plus quelques jours pour admirer les icônes en Russie.
Le Seigneur m'a demandé d'être ermite dans
le pied à terre que j'avais acheté pour me reposer entre deux voyages. Depuis
10 ans, ils se sont bornés à des allers-retours quotidiens entre mes 50 m2 et une église où je
participe à la messe!
Ceux qui pensent que c'est mon imagination
qui raconte cet appel sonore de Jésus dans cette église malgache vide,
connaissent-ils des exemples de changement de vie aussi radical avec une
histoire inventée? Et que la mission dont Il m'a chargée est un caprice de
gourou? « L'apôtre doit manifester par sa vie la gratuité de Dieu et de son
Royaume « (Michel Hubaut) J'ai, par an, de quoi faire deux fois le tour du
monde. Ce sont les enfants perdus et les lépreux de Madagascar qui en
profitent. Ils ne le gaspillent pas et moi je consomme très peu. Je suis riche,
encore plus, par ce partage, qui m'ouvre grand les richesses du Royaume.
Je suis heureuse d'avoir tant économisé et
d'avoir profité de ces voyages. Et maintenant d'offrir aux enfants maltraités,
abandonnés, malades, une vraie vie d'adulte dans cette grande Ile qui est si
belle: Madagascar
(*) voir " Une ermite au coeur de la ville " chez Salvator
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