J'ai vécu 50 ans avec des chiens,
beaucoup de chiens, presque tous nés chez moi.
J'ai fait le maximum pour qu'ils soient heureux et j'ai refusé de vendre
un chiot chaque fois que j'estimais que l'acheteur ne saurait pas le rendre
heureux. Pour eux j'étais dieu tout puissant. Heureux dans la liberté que je
leur laissais, car ils ne cherchaient pas autre chose. Ils m'ont aimée. Mais
chez un chien, l'amour qu'il donne, la liberté dont il peut profiter, sont
ajustés à sa capacité de compréhension, de satisfactions matérielles et
émotionnelles. Un être humain ne désire-t-il pas plus? On peut regretter que
l'univers comporte des créatures d'un niveau plus élevé que le chien, le singe
ou le dauphin càd reprocher à Dieu d'avoir créé les humains. Mais celui qui Lui
fait ce reproche, ne peut le formuler que parce qu'il est humain!
Un humain a le droit de faire des
reproches à Dieu parce qu'il a reçu de Lui la liberté et la capacité de s'en
servir, la liberté de choisir qui aimer d'un amour qui n'a aucune mesure avec
l'amour que donne un chien. Il peut dire à Dieu: « Si Tu es bon et tout
puissant, pourquoi as-Tu créé un monde dont les structures sont faites de telle
sorte que des êtres doivent subir des souffrances indicibles « (compte-rendu de
«Dio el dolore« de Armin Kreiner, bulletin du Centre Sèvres)
L'humain met cette liberté en jachère tant
que son univers le laisse au niveau du chien, de ses satisfactions matérielles,
émotionnelles et cognitives. Quand en bouge-t-il? Uniquement lorsqu'un mal le
fait souffrir. C'est alors qu'il découvre qu'il est humain et non pas chien et
qu'il est créé pour un bonheur qui n'a aucune mesure avec celui du chien. Qu'il
est créé pour connaître Dieu, L'aimer, Le rencontrer, vivre avec Lui.
Les trois rencontres, inouïes, que j'ai
faites avec Lui, et aussi la « prière de feu «, notre destinée, qu'Il m'a
donnée à connaître comme à d'autres mystiques, sont expériences phares pour
tous. Mais l'humain doit se tourner librement vers Dieu. Alors sa toute
puissance a fait un univers pas terminé, non seulement pour que les humains le
terminent (point de vue juif), mais aussi pour que par endroits, par moments,
il fonctionne de travers et occasionne une souffrance matérielle avec ses
conséquences émotionnelles. Les "méchants" de la Bible se chargeant d'en
rajouter. L'épisode du déluge dans la
Bible nous décrit notre tentation de voir Dieu supprimer tous
ces "méchants" càd tous les humains, sauf un seul, Son Fils!
Cependant aucun humain n'a la possibilité
de souffrir assez pour que son intérieur devienne capable d'approcher la pureté
de Dieu, le but ultime de sa création (voir l'article précédent). Jésus, par sa
mort sur la croix, est venu prendre la plus grande part de cette souffrance.
L'expression entendue: «J'ai donné telle goutte de sang pour toi « n'est qu'une
incitation à réfléchir. La rédemption est collective. Jésus ne peut assumer la
plus grande partie de la souffrance nécessaire à nos conversions que s'Il le
fait collectivement, pour un peuple, le peuple de tous les humains. Il
"paye" pour nous (voir le mot rançon chez St Paul et l'article du
7/03/12). De même, notre part de souffrance est collective. Chacun ensuite,
individuellement (ce que refuse le Rabbin Jacob Neussner) peut s'accrocher, par
une décision libre, au peuple des humains sauvés, au Royaume de Dieu. Notre
époque est tellement individualiste que nous refusons cette vue collective que
Dieu a expliquée dès Abraham: ce n'était pas un homme seul mais un clan
important qu'Il a choisi. Tout paysan sait que la pluie arrose collectivement!
L'amour du prochain, càd la recherche de
l'atténuation de la souffrance d'autrui, est là pour corriger les effets du mal
sur toute créature dotée de sensibilité émotionnelle. Loi aussi importante que
l'amour de Dieu car c'est cette Loi qui perfectionne la création que Dieu tout
puissant a volontairement laissée imparfaite, pour qu'en l'accomplissant nous
puissions nous accrocher à Jésus, seul capable de nous acheminer vers la vie
dans la Trinité. Amour
du prochain qui donne aussi le courage de s'offrir pour participer à la Rédemption :
« C'est la pensée
fondamentale de toute vie religieuse, mais surtout de la vie du Carmel
d'intercéder pour les pécheurs par une souffrance volontaire et joyeuse, et de
participer ainsi à la rédemption de l'humanité « (Edith Stein, Ste Thérèse
Bénédicte de la Croix )
ajout du 4/11/12
ajout du 4/11/12
Nous appelons «mal« tout ce qui cause de la
souffrance, mais il faut distinguer la souffrance causée par le mal qui est
toujours porté par l'humain, et celle due à la création non terminée. En Luc
13,1-5: Pilate au plaisir cruel et les bâtisseurs de Siloé qui ont rogné sur la
solidité de la construction, sont bien les auteurs de la souffrance provoquée. Jésus
en tire une conclusion spirituelle, inattendue à première vue.
En Jn 9,1-3 disfonctionnement
de la création que Jésus va corriger car Il passe par là. A combien d'endroits
n'est-Il pas passé? Ces disfonctionnements appellent une correction de notre
part, à son exemple, > pour que les œuvres de Dieu s'y manifestent <
Nous appelons «mal« tout ce qui cause de la
souffrance, mais il faut distinguer la souffrance causée par le mal qui est
toujours porté par l'humain, et celle due à la création non terminée. En Luc
13,1-5: Pilate au plaisir cruel et les bâtisseurs de Siloé qui ont rogné sur la
solidité de la construction, sont bien les auteurs de la souffrance provoquée. Jésus
en tire une conclusion spirituelle, inattendue à première vue.
En Jn 9,1-3 disfonctionnement
de la création que Jésus va corriger car Il passe par là. A combien d'endroits
n'est-Il pas passé? Ces disfonctionnements appellent une correction de notre
part, à son exemple, > pour que les œuvres de Dieu s'y manifestent <
Nous appelons «mal« tout ce qui cause de la
souffrance, mais il faut distinguer la souffrance causée par le mal qui est
toujours porté par l'humain, et celle due à la création non terminée. En Luc
13,1-5: Pilate au plaisir cruel et les bâtisseurs de Siloé qui ont rogné sur la
solidité de la construction, sont bien les auteurs de la souffrance provoquée. Jésus
en tire une conclusion spirituelle, inattendue à première vue.
En Jn 9,1-3 disfonctionnement
de la création que Jésus va corriger car Il passe par là. A combien d'endroits
n'est-Il pas passé? Ces disfonctionnements appellent une correction de notre
part, à son exemple, > pour que les œuvres de Dieu s'y manifestent <
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