vendredi 16 juillet 2010

Qui n'a pas eu à changer de travail, de vie?

Salut et Paix
Quand Dieu nous donne un nouveau travail, soit directement par motion interne, soit par un intermédiaire qui peut être notre chef ou quelqu'un de notre environnement, Il nous demande de nous y ajuster. Ce en quoi , Il n'est pas différent de la manière d'agir de la vie professionnelle.
Il est bien évident que nous ne sommes jamais opérationnel immédiatement. Pour de multiples raisons: méconnaissance du milieu où va s'effectuer ce travail, non-maîtrise des outils dont nous allons nous servir, difficulté de prévoir une nouvelle organisation, et surtout impression de faire un saut dans l'inconnu alors que nous pensions bien maîtriser l'emploi qu'il nous faut quitter. Jusqu'ici rien de bien différent entre Dieu et un chef d'entreprise standard qui mute l'un de ses collaborateurs!
La grosse différence est que Dieu ne nous demande pas de faire un saut quantitatif mais un saut qualitatif. Car le nouveau travail peut être totalement différent du précédent qui, nous semble-t-il ne nous y a pas préparé. Et, à voir de loin, nous partons dans l'inconnu.
N'est-ce pas ce qui arrive à un jeune qui ressent l'appel à une vie consacrée alors que son parcours professionnel est tout tracé? Et à celui qui après deux ans de séminaire se voit ré-orienté vers une vie monastique au lieu d'un ministère paroissial?
Ce qui arrive à un moine, toujours discret dans son monastère, à qui l'Eglise demande de devenir Evêque avec beaucoup de rencontres, de communication, d'allées et venues dans un diocèse qui peut être très étendu.
Ce qui est arrivé au Cardinal Ratzinger, conseiller de Jean-Paul II certes, mais en retrait de sa vie publique si démonstrative, devenu pape dans la succession, qui a du changer ses habitudes d'expression afin d'être plus communicatif.
Ce saut qualitatif qui ne peut être réussi dans la vie économique est essentiellement le travail de l'Esprit Saint. Il demande que nous nous laissions faire, que nous allions dans la direction où Il nous emmène et qui est à contre courant de nos habitudes, de nos qualités aussi, celles dont nous étions si fiers, pour opérer une véritable conversion.
Dans le Premier Testament, les exemples de tels retournements sont nombreux. Dans le Nouveau nous avons l'exemple auquel on ne pense pas toujours: Jésus! Il est un jeune adulte, maîtrisant bien le bois; Il sait que son Père est Dieu depuis qu'Il a découvert que sa prière au coté de sa mère était différente de la sienne; vers 3 ou 4 ans, l'âge où les enfants disent le fameux "moi tout seul", qu'Il n'a pas dit. Est-Il expert en paraboles? non. A-t-Il déjà fait des exposés dans sa synagogue? peu probable. Il est parti au désert pour "muter" sous l'influence du Saint Esprit. Pour changer sa mentalité de juif de son village, de sa famille, pour élargir son point de vue aux dimensions du monde. Pour recevoir cette façon qui Lui sera bien particulière de prêcher la Bonne Nouvelle avec la tranquille audace, comme pour les autres humains, de ceux qui se savent accompagnés par l'Esprit Saint.
Comprendre l'Incarnation, c'est comprendre que Jésus homme a, comme nous, du accomplir sa mutation humaine sous le souffle du Saint Esprit; comme Il est passé de bébé aux sons inarticulés à la parole.
Quand Dieu nous demandera un nouveau travail: pas de panique, s'Il demande, Il donne!

2 commentaires:

  1. Le travail est le propre de l'homme !

    Pour qu'il soit vraiment humain, il doit être prière !

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  2. Pour les Catholiques je dirais ceci:
    Pour que nous puissions faire de notre travail une louange à Dieu, il nous est donné plus que le seul exemple de Jésus à imiter. Le baptême et les sacrements de la confirmation, de la pénitence et de l'eucharistie nous donnent une capacité réelle de reproduire l'image de Jésus, le Christ, par notre activité. Et ils font grandir en nous la présence de Dieu. Ils font que peu à peu le travail du chrétien devienne vraiment une continuation du travail de Jésus. Et cela est en particulier l'oeuvre de l'eucharistie.

    L'eucharistie (la messe) est l'offrande à Dieu le Père de la vie de son Fils unique. Celui qui offre, c'est Jésus-Christ lui-même. Le moment où il donne sa vie, c'est lorsqu'il meurt sur la croix. Il offre toute sa vie, c'est-à-dire toutes ses actions, tout le contenu de sa vie, et donc aussi tout le travail manuel réalisé à Nazareth, et avec cela également tout le travail de prédication qui a suivi. Ce travail avait déjà été fait à la louange de Dieu et au service des hommes, mais sur la croix Jésus rend cette offrande définitive et totale.

    Il est donc logique que le travail des hommes unis au Christ par le baptême se retrouve dans la messe : le prêtre offre à Dieu le pain qui symbolise le travail des hommes et qui va devenir Corps du Christ. Or le Corps du Christ inclut aussi ceux qui lui sont rattachés, ses membres : c'est l'Église, le "corps mystique" du Christ. Pour un catholique, offrir le travail à Dieu, c'est réaliser l'Église dans la vie de tous les jours. Il réalise l'Église en lui-même, et aussi autour de lui-même, parce que son travail produit une sorte de rayonnement ou d'attraction sur les autres, compagnons de travail, clients ou chefs ; un rayonnement de paix et de joie, conséquence logique de sa façon de travailler.

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